4ème partie : la rive droite du Mustang (17/09 au 21/09)

23 Kagbeni (2900) ; 5h45 ; +650 -1550

24 Chhusang (3000) ; 3h ; +300 -200

25 Syamboche (3800) ; 6h ; +1050 -250

26 Ghemi (3550) ; 4h30 ; +550 -800

27 Dhakmar (3750) ; 1h30 + 2h45 (tour falaises) ; +700 -500

28 Lo Manthang (3800) ; 4h15 ; +650 -600


Voilà 23 jours que nous marchons (17 septembre) : 


L'arrivée dans le village de Kagbeni (renfermant une statue de protecteur aux attributs évocateurs) après 3 semaines dans le Dolpo nous fait l'effet de la Terre Promise : un lodge avec le wifi, un menu avec un choix de plats autres que noodle ou dalbhat (riz-lentilles-légumes), et une DOUCHE CHAUDE (première douche après 23 jours de marche) !!! Des petits "bonheurs" dont on s'habitue en quelques heures. Les aventures du Dolpo semblent déjà bien loin derrière nous. 


C'est par la piste que nous entrons dans l'ancien royaume interdit du Mustang (désormais partie pleinement intégrante du Népal). Ouvert au tourisme depuis seulement 1992, cette "restricted area" connaît un développement bien plus "avancé" que le Haut Dolpo. La récente piste montant jusqu'à sa capitale Lo Manthang, non loin du Tibet, en représente l'un des signes les plus marquants. Les infrastructures touristiques nous paraissent fleurir plus vite que les fleurs dans ce désert d'altitude... Ou peut-être est-ce parce que nous venons d'une région ou les quelques lodges ressemblent plus à des homestays, sans internet et sans douche. Remarquons que nous sommes tout de même encore bien loin du développement touristique effréné du voisin au sud, le massif de l'Annapurna. Cependant, il est fort à parier que la richesse culturelle et naturelle du Mustang attirera les foules si un beau matin le gouvernement népalais décidait de faire "sauter le verrou" du permis d'entrée à 500$US par personne comme c'est de vigueur aujourd'hui. 


Pour les 2 premiers jours, entre Chhusang et Syambochen, nous marchons essentiellement sur cette fameuse piste tant décriée par de nombreux trekkers car elle remplace de jolis chemins historiques. Effectivement moins attrayant que d'empreinter de petits sentiers, il n'en reste pas moins la beauté des paysages traversés par cette voie panoramique, notamment lorsqu'on surplombe le canyon de la Mustang Khola au niveau Chele. 

À Samar, nous rentrons dans le pays de Lo qui se distingue du sud du Mustang par son appartenance culturelle et ethnique assimilée au peuple de l'ouest du Tibet. Là où les habitants du sud considèrent comme Mustang le nord de Samar, les habitants du pays de Lo estiment ne pas faire complètement partie du Mustang. Les identités culturelles et administratives dans cette région ne se superposent pas idéalement, malgré les efforts du gouvernement népalais pour intégrer pleinement les territoires isolés à la nouvelle République. Les signes de l'appartenance à l'aire culturelle tibétaine se multiplient dans les villages de Ghilling, Ghemi, Dhakmar, sur le chemin pour Lo Manthang.

Voilà 26 jours que nous marchons (19 septembre) : 


A Ghilling, la visite de la gompa la plus perchée vaut le détour. En effet, son originalité réside dans le fait qu'elle est consacrée aux "divinités terribles". Leurs effigies doivent rester cachées derrière des kathas (écharpes bouddhistes). Si elles venaient à être libérées, gare aux conséquences ! L'atmosphère des lieux est jugée par le lama susceptible de choquer les âmes sensibles... Les femmes, et donc Juju, sont donc priées de tenir compagnie aux chiens squattant la cour de la gompa. Elle n'a pas eu l'honneur de toucher la main momifiée, encore ornée de sa bague, de l'un des bâtisseurs du monument (malheureusement photos interdites à l'intérieur). 


Après un sublime parcours en crête, nous posons notre sac dans le joli village coloré de Ghemi... avec 4 jours de retard sur le programme prévu à cause (ou grâce) aux péripéties vécues dans le Dolpo. Heureusement, l'administration népalaise, dans sa grande bonté (et prenant sans doute en compte les conditions climatiques exceptionnelles de cet été 2018 dans le Dolpo), nous accorde 5 jours supplémentaires de permis pour explorer le Mustang.

Non loin de là, Dhakmar restera certainement l'un des endroits les plus marquants du trek. Pour la première fois depuis le départ, nous goûtons à l'ambiance particulière des moissons dans un décor digne d'un paysage de Western. 

Puis, d'un pas empreint d'impatience, à travers des collines sans grand caractère nous naviguons vers la cité fortifiée mythique de Lo Manthang.