3ème partie : suite du Haut Dolpo (10/09 au 16/09)

17 Dho Tarap (4000) ; 1h15 ; +50 -250

18 Kharka (4730) ; 7h15 ; +1400 -670

19 Chharka Bhot (4320) ; 5h ; +500 -910

20 Chharka Bhot (4320) ; REPOS 

21 Nulungsumda Kharka (4900) ; 7h ; +1000 -420

22 Santa (3800) ; 8h15 ; +900 -2000

23 Kagbeni (2900) ; 5h45 ; +650 -1550



Voilà 17 jours que nous marchons ( 10 septembre) :


Ce matin nous partons en même temps que les écoliers. Notre hôte fait griller un peu de tsampa (farine d'orge) qu'il met dans une boîte en fer et glisse dans le sac de son fils. 4 ou 5 ans au plus, le petit part pour les 4 km qui mène à l'école ; et nous derrière. Dans la vallée cultivée de la Tarap, nous continuons le chemin jusqu'à Dho, sa gompa perchée et ses champs d'orge dorés entourant les maisons de pierre.

Après une après-midi de repos dans ce village typique du Dolpo, deux nouveaux cols à 5000 m nous attendent. L'ambiance est alpine. Les marmottes sifflent pour avertir leurs congénères de notre passage.


Voilà 19 jours que nous marchons (12 septembre) :


Nous arrivons à Chharka Bhot, village le plus à l'est du Dolpo. Tout autour les stupas (édifices sacrés bouddhistes) gardent le vieux village aux ruelles étroites. Un magnifique village pour dire au revoir au Haut Dolpo...


... Enfin au revoir, pas tout à fait. 


3 jours de trek sauvage ont été nécessaire pour gagner cette région loin de tout ; 3 jours de trek sauvage sont également nécessaire pour la quitter et relier la région voisine du Mustang. L'idée, et je dis bien l'idée, est d'empreinter le Ghemi Pass, un col à 5700 m très peu utilisé par les locaux et les trekkers, car il permet de basculer directement sur le nord du Mustang. Mais une fois encore, nos plans vont être contrariés par la crue des rivières en cette fin d'été 2018.


Imaginez la scène : 7h du soir, dans la pièce centrale de notre petite homestay de Chharka Bhot, cartes du Dolpo et du Mustang dépliées devant nous. Il faut prendre une décision pour demain, Ghemi La ou une variante plus au sud ? D'un côté, le "clan" du Ghemi, composé de notre guide Bhim et d'un habitant du village près à nous aider à passer le col, tous deux pour le moins imbibés de Raksi (alcool d'orge fermenté local)! Leur argumentation révèle plutôt bien l'état d'esprit népalais : quoi qu'il en coûte, ça passera, tanpis si l'on doit progresser la majeure partie du temps hors sentier, traverser des cours d'eau à fort courant jusqu'à la taille, voir à faire demi-tour et repasser dans l'autre sens le col à 5700m. De l'autre, le propriétaire de la maison qui répète à qui veut l'entendre " bato chhaina" (il n'y a plus de chemin). Nous sommes tiraillés car l'option sud ralongera le Mustang de 3 jours, ajoutera de la fatigue et nous mettra dans l'embarras pour les dates de notre permis de trek. 


"Ke garne" (que faire)? 

3 éléments vont faire pencher la balance pour le chemin de Kagbeni au sud : le souvenir encore présent de mes accrobaties peu artistes dans la Phoksundo Khola et les stigmates toujours vivaces sur mon genou droit ; la quasi-assurance que cette route plus empruntée par les caravannes de mules soit praticable ; ainsi que l'attitude du local de l'étape sus-nommé tenant à peine debout et dessinant avec ces mains de grands Z incontrôlés sur la carte pour nous indiquer la voie à suivre !


Résultat, ces 3 jours de marche au pas de charge et le passage du Jungben La à 5500 m resteront sans aucun doute l'une des plus belles portions de la traversée. Il faudra revenir pour espérer se mesurer au Ghemi La, en espérant de meilleures conditions...