13ème partie et FIN : le bas Makalu (04/12 au 11/12)

102 Poyan (2820) ; 4h50 ; +920 -800

103 Panggom (2900) ; 4h30 ; +900 -820

104 Khiraule (2550) ; 6h10 ; +1450 -1800

105 Bung (1500) ; 1h50 ; +10 -1060

106 Sanam (2850) ; 4h50 ; +1550 -200

107 Salpa Phedi (1600) ; 4h50 ; +750 -2000

108 Mahjuwa (850) ; 5h30 ; +550 -1300

109 Chewabesi (350) ; 2h ; +100 -600

 

Voilà 102 jours que nous marchons (4 décembre) :

 

 

Notre boucle au Khumbu finie, nous quittons la région en reprenant notre route vers l'est pour l'ultime partie de la traversée. A mesure que nous nous éloignons, les lodges deviennent de plus en plus spartiates. Les matelas s'affinent jusqu'à disparaître, la variété des menus s'amenuise jusqu'à l'unique et éternel dalbhat, la langue switche pour le népali. La salle à manger chauffée d'un poêle central n'existe plus et nous passons nos soirées collés auprès du feu qui cuit le riz à grand bruit de vapeur sous-pression. Petit à petit, nous perdons en altitude, retrouvant les différents étages de végétation pour finir au bord d'une très large rivière (la Arun) à 400 m d'altitude. « Petit à petit » ou plutôt par à coups, car le chemin nous mène à travers des cols humides aux forêts moussues, aux alentours de 3000 m d'altitude.

 

 

Voilà 105 jours que nous marchons (7 décembre) :

 

 

Peut-être est-ce la fin qui se fait sentir ou le retour de l'ambiance agraire, mais je m'accroche aux détails et à l'atmosphère de ce qu'on appelle le Népal des collines. A Bung, nous nous émerveillons quand le soleil de fin de journée perce à travers les nuages orageux, illuminant les séchoirs à maïs, les nombreuses fleurs de jardin et les cultures hivernales. Des femmes passent avec des dokos surchargés, puis un homme avec son khukri (couteau népalais) et son kopi sur la tête. Un gamin de 5 ans descend les marches en courant avec une incroyable motricité. Un autre qui marche tout juste, multi-couvert de la tête aux pieds, s'occupe seul... Nous sommes témoins de scènes intemporelles du Népal rural.

 

 

Voilà 107 jours que nous marchons (9 décembre) :

 

 

A Salpa Phedi, le tableau se complète devant notre homestay où, percing au nez et boucles d'oreilles, des femmes décoiffent et égrènent le maïs pendant qu'une jeune fille pile une écorce odorante qui assaisonnera les plats.

 

 

109 jours que nous marchons (11 décembre) :

 

 

Il fallait bien que ça arrive.. la FIN !! Depuis Salpa, nous descendons une vallée d'une grande beauté, très boisée, émaillée de petites unités villageoises et leurs cultures en terrasse. La météo clémente, la chaleur, les gens adorables, tout concoure à une sorte d'apothéose. Pourtant, ni tristesse ni euphorie, c'est comme-ci nos derniers kilomètres n'étaient pas les derniers mais une ouverture vers une multitude de possibles, tous plus alléchants les uns que les autres. Prochainement une traversée du Ladakh ? Du Pakistan ? De l'est du Népal ?... Contrairement à nos chaussures qui lâchent au meilleur moment, nos corps et nos esprits atteignent une sorte de Nirvana (bon ok je m'emballe un peu). Nous pensions être rassasiés un certain temps par la marche au finir de ce trek de 100 jours mais heureusement (ou pas), il n'en est rien. Et la descente vers la rivière Arun, énorme serpent liquide se faufilant entre les collines et transpirant de brouillard au petit matin, ne sera pas de nature à nous calmer tellement le spectacle saute aux yeux.

 

 

Chewabesi, petit bled tout moche par contre, sonne le terminus. En 2 jours de transferts motorisés pour gagner la vallée de Katmandou, nous connaîtrons plus de galères et de pépins physiques qu'en 109 jours de trek. ALORS OUI, VIVE LA MARCHE !!!